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POURQUOI LA PHILOFICTION ?

Philofiction ou " Sagesse de la fiction " érige des ponts entre deux domaines a priori étrangers l’un à l’autre : la philosophie et la science-fiction. L’un est une branche des sciences-humaines, l’autre un genre littéraire. Et pourtant, l’homme et la machine, l’individu et la société, le temps, le destin, la liberté et les possibles ne sont-ils pas autant de thèmes communs ?
L’uchronie, parce qu’elle pose une autre réalité possible de l’histoire rappelle étrangement la théorie des futurs possibles ou contingents chez les stoïciens, dont Chrysippe est l’un des représentants . C’est aussi la question des mondes possibles qui surgit avec Leibniz et, en arrière-fond, celle de la liberté humaine. La liberté et le destin, c’est ce à quoi se confronte Anderton dans Minority Report de Ph. K. Dick.

PHILOSOPHIE ET SCIENCE-FICTION: UNE MÊME DÉMARCHE?

Philosophie et science-fiction semblent participer d’une même démarche. La science-fiction pointe le doigt sur un aspect de notre société : le refoulement et détournement des pulsions (dans 1984 d’Orwell, la minute de la haine illustre tout à fait le mécanisme freudien : la population déchaîne chaque jour sa haine sur l’ennemi désigné, comme son amour hystérisé pour Big Brother sur le grand écran), le totalitarisme, le conflit individu-collectif ; la science-fiction développe la logique de cet aspect jusqu’à son extrême pour en déterminer l’effet – une société aseptisée qui pourrait être sans sexualité – et donne ainsi à voir un autre monde possible.
Le raisonnement est quasi-scientifique. Une question est posée, une hypothèse est formulée, ses effets possibles sont développés. La question est aussi au départ de la démarche philosophique. La question appelle une définition qui entraîne hypothèses et spéculations – qu’est-ce que l’être, qu’est-ce que connaître. Ainsi, selon Jean-Louis Curtis, la question que pose la science-fiction quant à notre avenir immédiat est " une question relative aux causes premières et aux fins dernières, - une question métaphysique ", et ce qui compte dans un bon roman de science-fiction, c’est " l’hypothèse philosophique, une vue nouvelle sur notre nature, nos pouvoirs, notre place dans l’univers, notre devenir et nos fins ".


Aux termes de ces aperçus, nous sommes toujours ramenés aux mêmes questions : qui sommes-nous, dans quel monde vivons-nous ?


Mais alors que la science-fiction nous parle de notre monde, même lorsqu’il s’agit de romans d’anticipation qui sont comme autant de loupes grossissantes de notre présent, de projections et de reflets, et se réfère ainsi à quelque chose de palpable, à quelque chose qui nous concerne directement, la philosophie est généralement perçue comme étant plus théorique, moins ancrée dans une expérience concrète. Elle relèverait de la pure spéculation sans aucune référence réelle à notre monde. C’est un discours vide, vain, inutile. Dresser les ponts entre philosophie et science-fiction, c’est donc actualiser la pensée de la première, montrer le terreau philosophique qui vient nourrir la seconde.

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